L'enseignement de la musique à l'époque moderne (Hist. Mus. 3)
L'influence antique de la rationalisation de la musique se retrouve dans l'enseignement universitaire. En effet, celui-ci propose sept arts libéraux, trois pour le parler (grammaire, rhétorique et dialectique), et quatre arts du nombre (arithmétique, géométrie, astronomie et musique). La formation du savant englobe donc l'apprentissage de la musique afin de comprendre le monde.
Il existe une autre forme d'apprentissage de la musique, qui se fait, elle, depuis l'enfance. Initiant au chant, au contrepoint, à l'improvisation et à la composition, il s'agit de la formation pratique de la chorale religieuse. Le musicien qui a suivi cette formation est appelé « cantor ».
La musique ecclésiastique instruit pour la messe à la paraphrase (utilisation d'une mélodie pré-existence comme départ de la composition) et à la parodie (sur un modèle polyphonique, un chant à plusieurs voix). Ne sont chantés ici que des versets de la Bible. Il existe également le motet (comportant un contenu textuel plus libre, sous des formes plus diverses). Les musiciens reconnus sont souvent ecclésiastiques, comme Josquin.
Il s'agit de composer une musique
vocale (la voix étant le seul instrument naturel, d'origine divine),
les instruments n'étant que secondaires, servant à compléter. Ils
sont utilisés pour la danse, mais pas considérés comme de la
musique. C'est donc une musique vocale, en écriture imitative, faite
pour être insérée dans le déroulement de la messe. (Écriture
imitative = les voix s'imitent entre elles, copient celle qui entame
le chant. Le canon est l'écriture la plus imitative qui soit.)