EGYPTE ANCIENNE mythologie 2 _ séparation

Osiris règne sur un monde de paix et nage dans le bonheur, ce qui irrite évidemment Seth, jaloux. Il invite alors son frère a dînner, après avoir pris les mesures de celui-ci et fait construire un sarcophage à sa taille. A la fin de la soirée, les convives entament le « jeu du cercueil ». Le sarcophage proposé par Seth est magnifique, il devient l'enjeu de la partie: il appartiendra à celui qui rentrera parfaitement dedans. On trouve ici l'origine de l'importance du mobilier funéraire pour le peuple égyptien. Bien évidemment, le sarcophage n'est ajusté pour personne, et Osiris, dernier candidat, s'y allonge. Il est si aimé qu'il ne peut même pas imaginer que son frère puisse être jaloux ou le haïr. Alors à peine installé, les amis de Seth enferment le dieu, avec des planches de bois et cerclé de plomb fondu, afin de l'isoler totalement. Le cercueil est jeté dans le Nîl et Seth s'installe au pouvoir. Quand Isis apprend la nouvelle, elle pleure et hurle sa détresse, cherchant dans toute l'Egypte le corps de son mari. Elle questionne tous ceux qu'elle rencontre. Et un jour des enfants lui disent que le sarcophage a été jeté par l'embouchure Tanatique (qui depuis fait horreur). De là vient la croyance que les enfants ont la faculté de deviner, et de leurs paroles les prêtres tirent des présages. La triste Isis, suivant ces indications et poursuivie par les doutes que Seth cherche à mettre en son coeur, part chercher son mari au-delà des frontières de l'Egypte. Arrivée au Liban, elle séduit la reine par les soins qu'elle a apporté à ses esclaves, et se fait engager comme l'une d'elles, image de la reine déchue par excellence, continuant de pleurer son amour.

Les thèmes de la jalousie destructrice, face au bon naïf me semble précurseur des contes pour enfants que nous connaissons tous aujourd'hui... N'y voyez-vous pas un avant-goût de Petit Chaperon? De vilaine sorcière et de princesse réduite au rang de servante? Si cela ne vous évoque rien, peut-être devriez-vous revoir vos classiques...

Toujours est-il que cette récurrence des schémas de narration me semble mériter réflexion. Est-ce dû aux intérêts communs de civilisations et de cultures si différentes? Cela montre-t-il des personnalités humaines et des situations existantes de tous temps? Nous prévenons chaque génération future des mêmes pièges, par les mêmes histoires... Il doit y avoir un fond de vérité, non? Et d'absurdité aussi je dirais, quand à cette répétition incessante des mêmes maux et des mêmes erreurs.